L’ÉGLISE DE SAINT-JOSEPH

Construction de l'église
L’Histoire de la paroisse débute au quartier Chapelle. Le Curé attitré à cette chapelle décide de changer son église de place en prétextant que l’édifice originel était devenu trop petit pour recevoir les populations environnantes. Donc, au bout d’une vingtaine d’année, sous l’impulsion de l’abbé Maillard, la population est invitée à ériger une nouvelle église sur un plateau un peu plus élevé de l’habitation ROSIERE. Ce choix est crucial dans l’aménagement de la ville.
Ainsi, de 1872-1874, la construction est spontanée et populaire avec des pierres taillées issues de rivières proches. L’église est à l’origine un grand hangar de 40 m de long et 17 m de large. Elle succède à une simple chapelle construite au quartier Chapelle et qui n’était pas suffisamment grande pour accueillir tous les fidèles.
1870, le Pape Pie IX proclame Saint Joseph patron de l’Eglise universelle. Cela explique le choix du nom pour l’appellation de la paroisse et par là de la commune.
Caractéristiques architecturales de l’édifice
L’abside est en pan coupé qui forme un hémicycle, avec trois fenêtres qui s’ouvrent vers l’extérieur. Par la taille de la nef, l’église s’inspire du style gothique avec de larges fenêtres agrémentées de vitraux récents. Présence d’une avant-nef qui permet l’accueil des fidèles, espace de transition souvent utilisé pour la communication ou la vente de produits utiles au culte.
Le chœur permet au prêtre de s’adresser directement aux fidèles lors de la tenue de la messe. Il s’agit d’une petite estrade sur laquelle est placé un pupitre en bois surmonté d’un micro. La séparation du chœur du reste de la nef se fait par des marches. Pas de barrières. On trouve deux lignes de 7 colonnes, soit 14 colonnes. Elles sont faites simplement avec un fût circulaire et un chapiteau de style toscan, c’est-à-dire sans originalité.
Le chevet comprend le chœur de l’église mais aussi deux absides situées de part et d’autre et servant aux célébrants pour changer de tenue. C’est aussi un lieu de stockage des objets du culte et des anciennes statues de l’église. Même si la séparation n’est pas évidente, la nef comprend une partie centrale et deux parties latérales. La forme ogivale est largement utilisée dans cet édifice notamment dans la partie précédent la nef.
Les clochers ont été construits bien plus tard que l’église. Ils ont été construits au début des années 30. Contrairement à la nef et au chœur, les clochers sont en bétons armés. Ils s’élèvent à plusieurs mètres de haut, ce qui fait d’eux les points culminants de la ville. Vers l’ouest, le sud et le nord les façades des clochers sont constituées d’ogives séparées d’un poteau en bétons.
Dans la partie est, des lames métalliques sont disposées pour fermer l’ensemble. C’est la façade la plus dégradée. Le béton est détérioré et laisse apercevoir l’acier du béton. Le point culminant des clochers est une plateforme cernée d’une balustrade en béton récente (1986) dont la forme est reprise au sol autour de l’église. Pour accéder aux sommets des deux tours, il faut emprunter un escalier métallique en colimaçon. C’est un fer forgé très sobrement sculpté. A noter qu’il n’y a qu’une seule tour permettant cet accès : il s’agit de la tour de gauche. Environ à mi-course, des rosaces originelles égayent l’ensemble et apportent un supplément de lumière. Elles se situent au même niveau que la grande horloge qui se trouve au centre.
Les vitraux
Les vitraux présentent un intérêt particulier. Pour comprendre leur analyse, il faut considérer que ceux qui sont les plus proches du porche, donc de la porte d’entrée de l’édifice, représentent la vie matérielle de la paroisse. Plus l’on se rapproche du chœur et de l’autel, plus les vitraux mettent l’accent sur des symboles religieux. Les vitraux ont été baptisés le 09 janvier 2005 par l’évêque, Monseigneur Michel MERANVILLE. L’identité de la commune est symbolisée par une mise en valeur de la végétation tropicale, particulièrement les fleurs. Les vitraux sont réalisés selon la technique traditionnelle utilisant le verre antique, la pâte de verre sertie au plomb et soudée à l’étain. Certains vitraux ont une portée symbolique plus importante que d’autres.
Porte d’entrée principale : les vitraux ont une disposition plus moderne avec un dégradé de couleurs. Ce dégradé est complété d’une croix et autour du panneau, on trouve une inscription : « SOUVENIR DU CENTENAIRE / NOTRE COMMUNE 24 MARS 1888. Un flambeau et une autre inscription : « le présent de Saint Joseph et la lumière de son passé »
Sur la droite de ce vitrail, en regardant vers l’extérieur, on voit un blason avec plusieurs images symbolisant la ville : une maison d’habitation avec une roue à aube, un bananier, un livre (peut-être la Bible) des fleurs – anthuriums, l’église, un tracteur dans un champ de bananes et la dernière image, des joueurs de basket. Le logo est l’œuvre du plasticien SERGE GUEDON, il a été commandité par les membres de la municipalité en 1987. On lui demande alors de transcrire les caractéristiques du milieu Joséphin. La roue à Aube renvoie à l’importance de l’eau (peut-être alors une aube de l’habitation BELLE ETOILE ou HOTEL DES PLAISIRS. La culture intensive des fleurs, la culture de la banane, le respect de la famille en lien avec l’église et enfin, le sport, puisque c’est le basket qui est valorisé dans la dernière partie du blason.
A gauche de la porte principale, sur le panneau en surplomb, on trouve des anthuriums, des roses de porcelaine, des orchidées. Cela rappelle l’activité horticole de la ville, réputée pendant longtemps pour la qualité de ses productions florales. A droite de la porte principale, le panneau est dédié à la Rivière BLANCHE, on y voit un gué entouré de balisiers et d’autres feuilles, et des roches dans le cours d’eau. Porte « Nord » donnant sur la rue de la Poste, le panneau a un dégradé de bleu, il y a une inscription : « Marie », des fleurs : des bleuets, des lys, et violette. Et une étoile : BLEUE. La porte est dédiée à la Vierge Marie.
Panneaux près du tabernacle : Après la porte dédiée à MARIE, on voit des lys bleus, et au-dessus, des petites fleurs roses poussant sur un arbre. Cela rappelle les fleurs de cerisiers. Et derrière l’ensemble le découpage des verres renvoie aux rayons du Saint Esprit qui émanent du Christ en crucifixion.
Ensuite à droite, on trouve le panneau du tabernacle. On y voit le ciboire, un morceau de pain rompu, et des fleurs, la scène renvoie à la communion et à ses symboles (le pain et le vin).
Au milieu du CHŒUR, il y a trois grands panneaux. Sur le panneau côté Nord, on voit un panneau très riche dont le centre est occupé par un arbre ; au pied de l’arbre, on trouve le nom d’ABRAHAM, père de la religion juive, et au-dessus, on trouve le nom d’ISAAC, puis de JACOB (Ce sont tous les trois les patriarches de la religion Juive puis de la religion chrétienne avec lesquels Dieu aurait contracté l’Alliance.)
Au-dessus de l’arbre, on trouve un bandeau portant l’inscription : APOTHEOSE DE SAINT JOSEPH. Enfin, un blason dans lequel on voit une scène biblique, avec Joseph et Marie. Tous deux ont une auréole de sainteté et se tiennent la main. Marie est enceinte. Cela symbolise donc le mariage du couple peut-être dans un temple juif antique. Entre les deux, un personnage avec une jupe rouge et un haut en or.
Autour du blason, on trouve un rabot, une équerre, un marteau et un compas. Tous les outils du charpentier. Au-dessus de l’ensemble une colombe du Saint-Esprit posée sur une branche d’olivier et deux anges. (On suppose que ce sont les deux archanges, peut-être l’ange GABRIEL. Le vitrail au-dessus de l’Autel. C’est un vitrail situé à l’est, donc la lumière du Soleil y entre le matin. On y voit le Christ représenté dans un blason, il est en ascension, il monte au ciel et il est entouré d’anges gardiens au nombre de trois.
L’ensemble de droite (versant sud) du milieu, c’est le panneau de la « SAINTE FAMILLE » on y voit un ensemble de fleurs tropicales, des fruits, oranges et citrons symboles de profusion, sur le blason de la SAINTE FAMILLE. On y voit aussi une scène dans l’atelier du charpentier avec Joseph qui travaille entouré de Marie, assise et Jésus qui l’aide. Au-dessus du blason il y a un triangle isocèle, représentation de l’Esprit Saint. Au-dessus de la chorale sur la façade sud, on voit des vitraux représentant l’Esprit-Saint au-dessus des eaux (du Jourdain) et des fleurs tropicales.
Ainsi, au-dessus de la porte-sud, donnant sur la rue Romain BLONDET, on distingue un marteau, un clou, une lime, un angle en bois avec deux morceaux de bois. Les fleurs sont des balisiers, des palmiers, et des pensées. Tout est surmonté de « Saint-Joseph » ce sont les objets symboles de ce Saint, charpentier. A gauche de la porte dédiée à Saint Pierre, se trouve un panneau avec un oiseau au-dessus des eaux. C’est l’Esprit Saint du Baptême. Les arbres autour donnent l’impression d’une mangrove. On voit au-dessous du bec de l’oiseau, un petit poisson. (Renvoie à la pêche miraculeuse)
Sur un des vitraux, on trouve une barque surmontée d’un filet dans lequel il y a des poissons. C’est l’évangile relatant l’histoire de Simon qui n’arrive pas à pêcher mais qui grâce à l’aide de Jésus réussit à remonter une pêche miraculeuse. Au milieu du transept, un large chandelier représente les douze apôtres. Ce sont des vitraux disposés en cercle.
Les Tours-Clochers
Deux tours situées de part et d’autre du parvis de l’église, elles ont été construites durant les années 30, donnant un caractère particulier à l’édifice, notamment sa ressemblance avec Notre Dame de Paris. Ce n’est qu’à partir de la tour Sud que l’on peut accéder au sommet. On emprunte un escalier en colimaçon réalisé en fer forgé sculpté et très étroit, les deux tours sont ajourées de rosaces vitrées réalisées au début du XXème siècle, qui permettent de laisser entrer la lumière.
Les Cloches
Elles sont situées dans le clocher nord. On ne peut y accéder qu’en prenant l’escalier en colimaçon du clocher sud. Il y a 4 cloches et une cinquième au sol. Elles sont réparties ainsi dans le clocher nord. Dans ces tours il y a quatre cloches montées sur leur socle et une cinquième qui a dû être remplacée récemment mais qui n’a pas été descendue. Elles ont été installées à des périodes différentes et leurs noms ne sont pas gravés.
On y trouve cependant quelques indications intéressantes sur leur installation, notamment les noms des parrains ou marraines. Cette cloche est celle qui se trouve au sol. On y peut lire le nom de la fonderie. Aucune indication de date ni de nom. Cloche au sol/ peut être le BOURBON issu de la fonderie Parisienne d’Henri LEPAUTRE réputé pour ses horloges, mais qui fait aussi des cloches.
Une des cloches sur Châssis 2 : sur cette cloche, on voit un Christ gravé mais aussi des annotations quant aux parrains et marraines de la cloche. Mais le détail le plus important est sans nul doute la date : 1858, bien avant la création de la Paroisse de Saint-Joseph.
La plus imposante des cloches (3 ) se trouve au milieu et est entourée par deux cloches plus modestes. Sur cette cloche, une mention : celle de la paroisse de Rivière Blanche. Cela montre qu’elle est antérieure à la création de la Ville en 1888. On y lit clairement la mention de LAPEYRE curé de la Rivière Blanche. A cela, il faut ajouter l’origine de la fonderie située au HAVRE. Elle se situe dans le coin le plus au nord du clocher.
La façade principale comprend trois ouvertures. La porte du centre est plus large que les deux latérales. Les linteaux sont travaillés avec deux piliers surmontés d’une forme en ogive.
L’aménagement intérieur
Le tabernacle. Réalisé au milieu du XXème siècle par un ébéniste, M. JULIENNE qui a aussi réalisé les deux pans de bois surmontant le tabernacle et le front baptismal. Ce tabernacle est constitué d’une sculpture représentant un agneau en bois. C’est le symbole de la pureté du Christ. (Animal de sacrifice chez les Juifs). Baptistère. Importance du chiffre 8 avec la forme de l’octogone qui semble la règle dans certaines églises.
Les statues et l’iconographie
SAINT-JOSEPH et SAINTE-MARIE sont les seules statues en bois. Elles sont fabriquées en une seule pièce dans un tronc de mahogany par un artiste d’origine Malgache installé aux Trois-Ilets.
Les tableaux sont des scènes de la passion du Christ et du Chemin de croix.
Le presbytère
Cette maison a toujours été à cet emplacement, il s’agit de la maison originelle du prêtre qui fut pendant quelques années aussi une salle paroissiale.